Avec Gretchen 89ff., Lutz Hübner offre au public un regard profond, sans fard et hilarant sur le monde du théâtre avec une constellation aussi simple qu’ingénieuse : un comédien, un metteur en scène et un extrait mondialement connu de la littérature théâtrale, la célèbre « scène de la boîte » du Faust I de Goethe. Mais les clichés surgissent toujours là où il y a beaucoup de vérité et donc toutes les névroses, bizarreries et sensibilités. On retrouve ici Luc Feit et Steve Karier, tentant tour à tour de jouer la scène. Feit se glisse dans la peau de diverses actrices, Karier incarne différents types de metteurs en scène. Dans cette pièce largement acclamée, Hübner montre comment le théâtre fonctionne – ou ne fonctionne pas… en offrant un aperçu humoristique de la réalité de la vie d’acteur – un petit bijou de l’art théâtral, joué ici par deux maîtres en la matière
Avec l’opéra bouffe Don Pasquale de Gaetano Donizetti, plongez au coeur d’une comédie mêlant rebondissements, faux mariages et rires contagieux. Furieux de l’amour que son neveu Ernesto porte à Norina, une jeune femme sans fortune, le vieux et riche célibataire Don Pasquale décide de se marier pour le déshériter. Cependant, son confident Malatesta, prenant à coeur la cause des jeunes amants, lui tend un piège. Les scènes hilarantes et les déboires s’enchaînent, poussant Don Pasquale à regretter son mariage et à découvrir la vérité avec soulagement. Succès public considérable aujourd’hui comme hier, l’opéra de Donizetti fait partie des trois grands opéras bouffes de la période du bel canto. La compagnie Sequenda propose ici une production légère et souple, s’inspirant du style vaudeville. La mise en scène signée Caterina Panti Liberovici plonge au coeur de l’opéra bouffe et les personnages s’inspirent du style de la Commedia dell’arte. Accompagnée d’un petit orchestre et de magnifiques décors composés de tableaux de l’artiste suisse Raffaela Zenoni, cette production met en valeur de jeunes solistes, témoignant de la qualité et de la renommée de la compagnie Sequenda dans les milieux lyriques internationaux.
Schnéiwäiss Männer est un dialogue extrait du livre Den Här Müller spréngt iwwert säi Schiet a land am Guinnessbuch (2020) de Guy Rewenig. Deux anciens camarades d’école qui ne se sont pas revus depuis cinquante ans se rencontrent par hasard sur un parking à Mamer. Ils discutent, se chamaillent, critiquent, s’étreignent, se lamentent sur leurs blessures ou délirent joyeusement. Leur voyage dans le passé et leurs propres souvenirs est à la fois étrange, ridicule et triste, plein d’ironie et de fantaisie. Le duo Rewenig/Conter est né de manière fortuite lors du passage de la tournée CNLiesrees à la BNL au printemps 2021. Après deux lectures à guichets fermés au Centre National de Littérature (CNL) à Mersch et au Théâtre National du Luxembourg, les schnéiwäiss Männer (les hommes blancs comme neige) proposent au CAPE leur troisième performance, où ils raillent, grommellent, philosophent et s’amusent pendant 70 minutes, sans prendre de pincettes.
Ce récit est basé sur des faits réels qui se sont produits à Lyon en 2009. Un homme entre dans un supermarché et, au rayon des boissons, ouvre une canette de bière et la boit. Quatre vigiles surgissent, l’encerclent puis l’emmènent dans la réserve. Là, au milieu des boîtes de conserves, ils vont le battre à coups de poings, il ne se relèvera pas. Un narrateur, qui pourrait être un proche de la victime, s’empare de cette histoire et va tenter par les mots de faire revivre l’homme disparu. Et c’est comme une grande consolation. Laurent Mauvignier extrait son personnage de l’oubli et de l’indifférence en lui donnant une voix. Il tend un miroir à notre société contemporaine et réussit à nous relier à notre humanité.
Cent ans après la création de la seule et unique comédie musicale de la compositrice Lou Koster, une version adaptée d’An der Schwemm sera présentée sur scène au CAPE. Cette opérette, dont on doit le livret en luxembourgeois à l’écrivaine et journaliste Batty Weber, met en scène l’histoire de Lory, une nageuse confiante qui résiste aux avances du fonctionnaire Zengerlé dans les eaux de la piscine, pendant qu’elle-même tombe amoureuse du beau soldat et maître-nageur Reddy. La piscine symbolise ici le cadre d’une société en évolution dans les années 1920 où le personnage principal revendique une certaine liberté de pensée. Pour cette production, la compositrice Tatsiana Zelianko a créé deux courtes scènes. Roland Gelhausen, connu comme auteur et cabarettiste, a quant à lui brièvement complété le livret.
Alice… attention… tu tombes ! Ça y est, c’est arrivé ! Tombée dans un trou sombre et de plus en plus profond, Alice se réveille au Pays des curiosités, un pays si merveilleusement étonnant qu’on n’a plus besoin de s’émerveiller. Ici, Alice vit sa propre odyssée surréaliste avec de nombreuses aventures souterraines impliquant les personnages les plus étranges. La pièce, écrite et interprétée par Laure Schreiner dans une mise en scène de Jemp Schuster, explore la quête d’identité et la place des jeunes dans la société, tout en abordant des thèmes sociaux et politiques avec une touche d’humour et de satire. Inspirée de plusieurs oeuvres célèbres, notamment Alice’s Adventures in Wonderland de Lewis Carroll, mais aussi L’Odyssée d’Homère, les contes des Frères Grimm, la philosophie de Platon ou le théâtre de Shakespeare, la performance est enrichie par les illustrations imaginatives de Mélusine Mainville.
Vianne Rocher, mère célibataire, vient de s’installer dans le petit village de Lansquenet-sous-Tannes avec sa fillette Anouk pour y ouvrir durant le Carême une chocolaterie. Le curé local, Francis Reynaud, considère cette « séduction divine » totalement inacceptable et interdit à ses paroissiens de fréquenter Vianne, devenant ainsi son plus grand adversaire. Les deux protagonistes ont des attitudes de vie très différentes, l’aversion pour tout ce qui est étranger d’un côté et l’ouverture et le plaisir de l’autre. Dans sa transposition théâtrale du roman de Joanne Harris, dont l’adaptation cinématographique en 2021 avec Juliette Binoche et Johnny Depp a reçu 5 nominations aux Oscars, le metteur en scène Martin Mühleis se concentre davantage sur le conflit principal entre Francis Reynaud et Vianne Rocher, mettant en lumière deux aspects importants dans la société, la misogynie et la xénophobie. Ann-Kathrin Kramer et Harald Krassnitzer incarnent avec brio ces deux personnages, la séductrice et le râleur.
Monsieur Sunnen est forain et il peine à payer son loyer. Débordé par ses occupations quotidiennes, il réalise tardivement le décès du couple qui lui loue l’appartement. C’est alors qu’apparaît Madame Dondelinger, une nièce éloignée du couple, principalement intéressée par l’héritage. Monsieur Sunnen croît la connaître… Peu à peu, il est convaincu de savoir à qui il a affaire. Leur conversation prend alors un tour plus profond, révélant leurs vies insatisfaites, jusqu’à ce qu’ils se confrontent à leurs illusions perdues… Les dialogues vifs de Jean-Paul Maes poussent les protagonistes à leurs limites, ce qui rend son théâtre si incisif et captivant. On rit, puis on est subitement surpris par un retournement, jusqu’au prochain éclat de rire.
Le Benoît Martiny Band ou BMB est un groupe de jazz-rock formé à l’été 2004, quelque part entre un garage de Rameldange et les rues de Rotterdam. Sa musique est composée par Benoît Martiny et est inspirée du jazz, du rock, du free jazz et du psychédélisme. Au fil des ans, BMB a publié 6 albums et 2 DVD. Le groupe a été nommé à la Dutch Jazz Competition en 2005 et a remporté le Amersfoort Jazz Talent Award en 2008. Outre ses tournées à travers l’Europe, le groupe s’est également produit en concerts et festivals au Japon et au Venezuela. Né au Luxembourg, Benoit Martiny a grandi dans une famille de musiciens et a pratiqué les percussions et la batterie dès son plus jeune âge. Après des premières études de percussion au Luxembourg, il a étudié la batterie jazz au Conservatoire de Rotterdam.
Le projet Veda Bartringer Quartet est né en 2021 et résulte de la recherche personnelle de sa créatrice. Durant ses études de jazz au Conservatoire Royal de Bruxelles, Veda Bartringer a constamment récolté diverses idées, et en 2021, elle travaille à les finaliser pour en créer des compositions complètes. Grâce à l’étude de différents instruments, guitare classique et jazz mais aussi chant lyrique et piano, elle cherche à y inclure plusieurs points de vue et à jouer avec ces différents aspects. Ses études et ses professeurs l’ont amenée à découvrir et approfondir divers univers au-delà du jazz, comme la fusion, le funk et la musique indienne. Ses compositions visent à créer de nouveaux univers sonores basés sur du jazz moderne auquel elle apporte différentes touches de musique classique, jazz fusion et musique indienne. Il en résulte un jazz résolument actuel qui se singularise par une sensibilité féminine forte, souvent peu présente dans ce style de musique. Julien Cuvelier, Boris Schmidt et Maxime Magotteaux accompagnent Veda Bartringer dans ce voyage sonore, l’aidant à explorer et à investir plus en profondeur ces différents univers